Estimation de
La somme des savoirs à posséder pour estimer soi-même un tableau est extrêmement conséquente. On doit l’entretenir sans cesse pour être capable de reconnaître sans se tromper la cote d’une œuvre. Pour juger à coup sûr un tableau, qu’il soit ancien ou contemporain, il faut dans un premier temps maîtriser l’Histoire de l’Art, les techniques de fabrication des couleurs, du matériel, des châssis, des cadres, des toiles… En somme, prétendre pouvoir estimer un tableau revient à muer en expert, parfaitement introduit dans toute l’économie du marché, les réseaux d’échanges, les Maisons de Ventes et avoir accès aux bases de données dédiées les plus performantes.
Une fois ceci fait… encore faut-il ne pas se tromper… Le marché de l’art – depuis que l’art existe ? – est gangréné par les faux, les copies, et tout un marché parfaitement organisé de reproductions illicites. D’aucunes sont tellement parfaites qu’elles peuvent passer entre les mailles du filet flouer acheteurs et vendeurs de bonne foi
Réponse sous 48H
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Comment différencier une copie d’un faux
Contrairement aux idées reçues, une copie d’œuvre originale peut avoir une grande valeur. Une lithographie, par exemple, n’a rien d’illégal. Elle est présentée comme telle en n’entend pas prêter à confusion. Sa fabrication est souvent supervisée par l’artiste lui-même et signée de sa main, numérotée, faisant partie d’une série de reproductions.
Une reproduction dite « mécanique » d’aujourd’hui est numérisée et imprimée de façon à parfaitement imiter l’œuvre de départ. Certaines copies de tableau ont une vraie valeur, parfois très importante, lorsqu’elles vont jusqu’à reproduire la facture du peintre : les coups de pinceaux, l’épaisseur de la peinture, reflétant autant que faire se peut la lumière réfléchie par le tableau en fonction de l’heure du jour…
Les faux, reproduis à main la plupart du temps, entendent tromper propriétaires et experts… En faire commerce est puni par la loi. Voilà tout l’intérêt de faire estimer un tableau par un commissaire-priseur pour en déterminer la valeur.
Comment le commissaire-priseur repère un faux tableau
Au cours de l’expertise d’un tableau, hormis l’esthétique de la peinture et son rendu, d’autres détails entre en ligne de compte : le châssis, la matière du support (toile, bois, métal, etc.), le cadre, l’enduit utilisé, les inscriptions sur le cadre lui-même ou au dos du châssis, et, quand elle est présente, la signature de l’artiste.
Un expert en histoire de l’art est capable par exemple de repérer si une peinture a été réalisée à l’aide d’une grille de recopie. Il peut aussi déterminer comment la couleur sur la toile a été apposée et si ses craquelures éventuelles sont les véritables témoins de sa vieillesse. D’une façon générale, les couleurs d’un tableau sont déposées par couches successives. Ce sandwich de pigments fait que ces derniers influent les uns par rapport aux autres, tout au long de la finition puis du vieillissement du tableau. Avec quel médium les couleurs sont fabriquées est aussi très important de définir, pour replacer l’œuvre dans son contexte historique. Avant l’invention des tubes de peintures, l’artiste fabriquait lui-même ses couleurs.
Vous possédez un tableau ancien et vous souhaitez en connaître la valeur ?
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des photographies de bonne qualité du recto et du verso du tableau, pour connaitre le support
des photographies de bonne qualité du recto et du verso du tableau, pour connaitre le support
Les dimensions de l’œuvre sans son cadre, la hauteur d’abord, puis la longueur
À partir de ces éléments, un commissaire-priseur ou un responsable de département évaluera au mieux le prix du tableau. L’estimation pourra être complétée par un examen visuel.
Lexique
Toile : pièce de toile tendue sur un châssis servant de support à une peinture. Le terme est devenu par métonymie une œuvre peinte.
Panneau : autre support d’une œuvre, le panneau de bois est utilisé depuis le Moyen-Age. Si le support est solide, il se déforme et craque comme le bois. Aujourd’hui, il a souvent été remplacé par d’autres médiums comme le contreplaqué ou l’isorel.
Craquelures : contrairement à ce que l’on croit, la peinture à l’huile ne sèche pas, elle durcit ! Et si elle durcit trop vite, elle craque un peu comme l’argile ou le plâtre. Les craquelures si elles ne provoquent pas des soulèvements, n’ont pas d’impact sur la valeur d’une œuvre.
Couteau : on évoque souvent la peinture au couteau, mais rien à voir avec une lame aiguisée. Il s’agit en fait d’une spatule qui permet d’applique une touche de peinture sur la couche précédente sans pour autant la mélanger à celle déjà présente sur le support.
Pigments : Poudre réfléchissant plus ou moins complètement les longueurs d’onde de la lumière. Les pigments de la peinture peuvent être d’origine minérale (terres, ocres, oxydes de fer, cuivre) ou animale (cochenille, murex, seiche, sépia…). Les pigments de synthèse apparaissent au XIXe siècle. On les fabrique par chimie minérale (sulfures, oxydes, fer, plomb, chrome, cobalt, mercure, titane, etc.) ou par chimie organique (pérylènes, quinacridones, etc.) Le pigment possède un pouvoir couvrant, une aptitude à laisser passer la lumière et une potentialité de résistance dans le temps.